Pour commencer...

Publié le par tpe-aliceaupaysdesmerveilles

 

Lewis Carroll

 

 

 

   Lewis Carroll (né Charles Lutwige Dodgson) est un romancier, essayiste, photographe et mathématicien britannique né le 27 janvier 1832 a Daresbury, dans le Cheshire et mort le 14 janvier 1898 a Guildford.
  

   Carroll a grandi dans une famille de 11 enfants avec un père qui était pasteur. Tous ces frères et sœurs étaient gauchers et la plupart bégayaient (lui compris). Ces anomalies lui ont permis de développer une personnalité d’enfant doué dans un cocon protecteur car elles ont étés partagés dans une communauté soudée qui est sa famille. Le psychanalyste John Skinner dit que la gaucherie est a l’origine de cette obsession du renversement qu’on peut voir notamment dans De l’autre cote du miroir. Le bégaiement serait peut-être a l’origine des fameux « mots-valises » a double signification : il créer des mots qui sont en fait 2 mots dans 1 seul :
« Tout flivoreux vaguaient les borogoves,
Les verchons fourgus bourniflaient. »
Traduction :
- flivoreux : frivole et malheureux
- verchons : sorte de cochon vert
- fourgus : fourvoyés, égarés et perdus

  

   Le choc sera d’autant plus fort lorsqu’il affrontera la normalité : les autres enfants a l’école de Richmond et ensuite a la Rugby School en 1845. Il en gardera un très mauvais souvenir car les autres se moquaient de lui.
   

   Ses parents étaient irréprochables : un père plein de dignité, parfait envers sa femme et ses enfants, une mère gentille, bonne et douce. Il adoptera donc le comportement, la foi et les idées morales de son père car il était contre toute tentative de se rebeller. Par compensation, un renforcement de sa personnalité se traduira par sa création littéraire. Il s’amusera à éditer des revues locales. Ces tentatives littéraires sa disposition très originale pour le nonsense. Il fera même construire un théâtre de marionnettes.

   

   Lewis Carroll devint professeur a l’école ou il était étudiant : Christ Church College a Oxford. Selon ses élèves c’était un personnage toujours vêtu d’une redingote noire et ses cours suscitaient surtout l’ennui. Il est alors brutalement projeté dans le monde des adultes : plus personne avec qui jouer ou rêver, plus personne avec qui communiquer. Il est mal a l’aise dans ce monde qui lui est nouveau et donc ne fréquente pas ses collègues. Il n’a pas d’amis et est distant vis-à-vis de ses élèves. Son seul moyen de s’évader est donc dans le jardin enchante du nonsense, traverser le miroir. C’est a cette époque que nait véritablement Lewis Carroll.

  

  En 1856 il collabore avec le magazine The Train et c’est donc a ce moment-la qu’il choisira son pseudonyme Lewis Carroll.
 

  « Je pense que ce serait une bonne idée de faire peindre sur les plaques d’une lanterne magique les personnages d’une pièce de théâtre que l’on pourrait lire a haute voix : une espèce de spectacle de marionnettes. »
- Lewis Carroll

  

Il s’intéressera ensuite à la photographie et il se rendra dans le jardin du doyen Liddell au Christ Church College pour photographier la cathédrale. Il y trouve les 3 fillettes Liddell dont Alice, sa future inspiratrice, et les prend pour modèle. Il excelle dans l’art de la photographie et devient un photographe réputé et son sujet favori sera les petites filles.

 Le 4 juillet 1862, Carroll et un de ses collègues Duckworth prennent un canot ou se trouvent aussi Alice Liddell et ses 2 sœurs : Lorina et Edith. A l’époque, Alice avait 10 ans et elle fut l’inspiration de Lewis Carroll. Il a commencé à raconter une histoire à Alice qui fut improvisée qui a été fortement appréciée auprès de la fillette qui lui demanda de l’écrire pour elle. Il lui offrira un manuscrit illustre le 26 novembre 1864. Il rédigera ensuite une 2e version : Les Aventures d’Alice au pays des merveilles et se rendra a Londres pour convaincre John Tenniel de créer les illustrations d’Alice. Il donnera les 1e exemplaires à des amis en juillet 1865, le succès sera immédiat. Au Noel 1888, il commencera une 3e version : Alice racontée aux petits enfants. Les 1e exemplaires seront distribues a la fin de 1889. Clin d’œil a ses lecteurs : des personnages sont empruntes aux nursery rhymes de son enfance comme Humpty-Dumpty, les jumeaux Tweedledum et Tweedledee. Il y incorpore aussi des jeux verbaux, des chansons et des devinettes. Les personnages font en quelque sort le contraire de ce qu’on attend d’ex. C’est l’inversion, une 2e clef du pays des merveilles. La 3e clef est le nonsense, un genre que Lewis Carroll manipule avec génie. Le nonsense feint de laisser espérer au lecteur une explication logique puis traitreusement trompe ses habitudes de pensée.

  

   Alice est en porte a faux dans le pays des merveilles comme Lewis Carroll l’était dans la réalité, elle fait tout a rebours ou a contretemps. Elle est toujours trop grande ou trop petite et a conscience de son inadaptation. La reine blanche l’accuse carrément de vivre à l’envers et lui conseille d’apprendre à croire à l’impossible. Mais au contraire de Carroll qui subissait la réalité, Alice ose se rebeller contre celui de l’anormalité. Elle est hardie et sereine, la projection idéalisée de son auteur.

Beaucoup des animaux de l’histoire représentent des personnes réelles :
- Dinah : chatte d’Alice Liddell et de l’Alice de Carroll
- le Canard : ami de l’auteur, le révérend Duckworth
- le Dodo : l’auteur lui-même (a cause de son bégaiement, quand il se présentait, il disait : « Do-Do-Dodgson »)
- le Lori : Lorina Liddell, sœur d’Alice
- l’Aiglon : Edith Liddell, sœur d’Alice

 

   De l’autre de cote du miroir est la suite des Aventures d’Alice au pays des merveilles. Ca parle d’Alice qui réussi à traverser un miroir et ce qu’elle y trouvera. Le miroir a toujours été lie à la magie et joue un rôle assez inquiétant dans les contes. C’est l’image d’une parfaite justesse pour figurer la ligne de démarcation entre les mondes extérieur et intérieurs. L’atmosphère est intensément onirique et Carroll crée un mélange original d’onirisme et de logique.

  

   L’année où parut Alice, le Parlement anglais nomma une commission pour enquêter sur l’emploi des enfants. Elle constata que de tout jeunes enfants travaillaient de l’aube jusqu'à une heure tardive pour des tisseries, des ateliers de poterie dans des pièces sans air, glacées l’hiver, étouffantes l’été. Peut-être de telles choses étaient-elles trop horribles a envisager pour Lewis Carroll ?

  

   Ce pays des merveilles sur lequel il régnait maitre dans sa vie rêvée, tout lui interdirait le seuil dans sa vie vécue. Peut-être se répétait-il les paroles d’espoir échangées par Alice et le chat du Cheshire :
« 
Je ne me soucie pas trop du lieu… pourvu que j’arrive quelque part.
 

   Vous pouvez être certaine d’y arriver pourvu seulement que vous marchiez assez longtemps. »

Le pays des merveilles, tel que Lewis Carroll le décrit dans Alice au pays des Merveilles est un monde qui défie sans cesse les lois de la logique. Alice s’y trouve confrontée au paradoxe, à l’absurde et au bizarre. Alice nous entraine dans un mode de rêve a la fois surréaliste et inquiétant. Le conte de Carroll mêle en effet ingénuité et cruauté.

 


  Walt Disney  

   Walter Elias Disney est né le 5 décembre à Chicago et mort le 15 décembre 1966 à Los Angeles. Il est connu comme producteur,réalisateur,scénariste, acteur et animateur de dessins animés. Il forme en 1923 la société Walt Disney company avec son frère et lance une nouvelle série qui melait prises de vues réelles et animations, ce sont les alice's comédies. Apres avoir crée un des personnages les plus connus Mickey mouse Disney crée de plus en plus de dessins animés cette fois ci en couleurs, son premier long métrage est Blanche neige en 1937. Walt Disney devient petit à petit un des producteur les plus célèbres au monde. Walt Disney est aussi le premier créateur de « parc à thème » . C'est en 1951 que Walt disney adapte l'œuvre de Lewis Caroll « Alice aux pays des merveilles » après dix longues année d'hésitation et de travail sur le projet. Disney souhaite au départ reprendre le procédé mélangeant actrices, animaux, et décors dessiné comme dans ses séries d'"alices comedies" ou les scenes d'animation et prises de vues réelles étaient mélées. D´ou la compléxité de l'adaptation, 13 auteurs contribuent à l'élaboration de ce scénario.

  

   La version de Alice au pays des merveilles commence par une étude des illustrations de John Tenniel, illustrateur Britannique connu pour avoir illustré la version originale de Lewis Carroll. Cependant, très rapidement, Disney et son équipe se rendent compte que ses illustrations ne donnent rien à l'écran (dessins irréguliés et fouillis).

  

   L'adaptation cinématographique de Walt Disney souligne un modèle « british », c'est a dire l'innocence de l'enfant et le non sens. La volonté de Disney n'est pas uniquement de s'adresser a un public enfantin mais c'est plutôt ce qu'il advint.

  

   A sa sortie en 1951 Alice au pays des merveilles n'attire pas le public, sans doute a cause de la presse qui reproche les libertés prise par rapport a l'œuvre originale. Mais le dessin animé trouve cependant un succès avec les étudiants de 1960 surtout avec ceux apartenant au groupe « hippy ». Malgré ses nombreux deboires, " Alice aux pays des merveilles "gagnera avec le temps son statut de « classique » .

 

 

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TIM BURTON

 

 

  

   Tim Burton (né Timothy Walter Burton) est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 25 août 1958 en Californie.

  

   Son cinéma se caractérise par des histoires mettant en scène des personnages marginaux et des êtres hors-normes confrontés à la méchanceté du monde réel. On y décèle également une grande influence du cinéma fantastique, du cinéma expressionniste allemand ainsi que des films de la Hammer Film Productions.

  

   Timothy Walter Burton passe l’essentiel de son enfance en solitaire, se considérant lui-même comme un introverti. En 1979, il est embauché par les studio Disney. Malgre des efforts repetes, Burton ne parvient pas à dessiner ce que le studio désire. Durant cette période il réalise plusieurs courts métrages mais aucun n’eut l’accord de la direction de Disney pour une distribution.

En 1982, Burton reçoit 60 000 USD pour réaliser un film, à partir du scénario qu’il a rédigé, Vincent. L’exécutif chez Disney et le responsable du développement créatif, sont persuadés du potentiel créatif du jeune homme.

  

   Tim Burton est un réalisateur, amoureux des images, jouant aussi bien avec le Technicolor kitsch des années 1950 qu’avec le noir et blanc du gothique ou de la nostalgie, mais aussi un amoureux des monstres attachants qui peuplent ses délires visuels. Il est l’un des rares réalisateurs américains à concilier de gros chiffres au box-office avec un univers et un style très personnels et une ambition artistique certaine, par ses histoires enchantées, dans lesquelles il travaille énormément les couleurs (décors et costumes). L’œuvre de Burton est régulièrement analysée comme d’inspiration gothique.

En 2010, il retrouve le studio Disney et réalise Alice au pays des merveilles, suite en prise de vue réelle du dessin animé des années 1950. Le film est mal accueilli par  la critique mais est un succès public mondial.

 

BONUS DU FILM: LE CHAPELIER FOU.

 

   Johnny Depp - Dans cette version d’Alice, le Chapelier… pour moi, il est fou. Il est assis a cette table a boire le même thé, avec les mêmes personnes dans ce marasme depuis 10 ans. Il est coincé dans le temps et attend le retour d’Alice.

   Je me suis documenté sur les chapeliers. Pour les chapeaux, ils utilisaient une colle contenant une grande quantité de mercure. Elle leur tachait les mains, ils perdaient les pédales, car le mercure les rendait fous.

   Tout le corps du chapelier a été affecté par le mercure, par la folie, à tel point que ses habits, son teint, ses cheveux, tout reflète ses émotions. Ça semblait parfait pour le rôle.

 

rec2   C’est un vrai défi de définir le Chapelier Fou en termes de cinématographie. C’est risqué. Comme pour n’importe quel personnage… j’ai toujours des images en tête. Je commence à voir le personnage. Ce truc aussi fou s’est fait de manière organique. J’ai commencé par faire, comme toujours, avec des petites aquarelles et tout. Tim était a l’autre bout du monde,  a fait des croquis, on a discuté et comparé, et ça correspondait pas mal.

 

Tim Burton (Réalisateur) – Les siens étaient un peu mieux que les miens. C’étaient des croquis grossiers. Mais c’est ce qui est sympa… ce qui fait peur, c’est quand on voit le résultat.

 

     Johnny Depp – Je voulais qu’il ait des yeux électriques, alors on a utilisé des lentilles vertes incroyables. On a peint l’une d’elles de façon un peu décalée afin que… il ne regarde jamais droit dans les yeux, il regarde toujours un peu plus loin. [...]

 
   Carey Villegas (Effets Visuels) – Quand Tim a dessiné une grande partie des idées, les croquis des différents personnages, comme le Chapelier Fou ou la Reine Rouge, son style artistique faisait qu’il les représentait avec des grosses têtes et de gros yeux. [...]

 

   Ces yeux exagérés sont un détail subtil qui permet faire un lien entre les personnages infographiques et ceux réels.[...]

 

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   Anne Hathaway ( La Reine Blanche) - ... Quand il est dans le présent , il est adorable, puis quand il se rappelle le passé, il est écossais.

 

   Johnny Depp – Ce genre de choses, ça passe ou ça casse, et j’espère que ça passe. Les accents, la modulation, c’est la fusion en un autre personnage. Le mécanisme de défense du Chapelier entre en jeu quand il doit devenir dur, furieux, quand il doit être protecteur ou quand il est craintif. C’est un peu comme vivre un trouble de la personnalité.

Pouvoir jouer le Chapelier Fou, donner vie au personnage en prenant en compte l’œuvre de Lewis Carroll ainsi que la vision de Tim, tout en apportant ses propres éléments, c’est le rêve absolu.

 

  Nous nous demanderons dans quelles mesure les adaptations cinématographiques d'Alice au pays des merveilles (Disney et Tim Burton) sont fidèles a l'oeuvre originale?

 

  Dans un premier axe nous verrons qu'en parlant de la trame narrative Disney suit tous les pas de Lewis Carroll mais Tim Burton en est assez loin, dans un deuxième axe nous aborderons le fond, c'est-à-dire l'atmosphère, nous remarquerons que Tim Burton reste le plus fidèle à l'image qui en est donnée par Lewis Carroll. 

 

 

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