Deuxièmement...

Publié le par tpe-aliceaupaysdesmerveilles

   Deuxièmement, nous allons voir que si on parle du fond, c'est à dire de l’atmosphère, c'est plutôt Tim Burton qui reste fidèle à l’œuvre originale de Lewis Carroll.

   Cela concerne le non-sens et le merveilleux, la double énonciation et les différentes visions des réalisateurs cinématographiques.

 

Commençons par le non-sens et le merveilleux ...

 

   Le non-sens est une notion centrale dans Alice au pays des merveilles, cette notion est proche de l'absurde : ce qui est contraire et échappe à toute logique. Dans Alice au pays des merveilles le non-sens peut être associé à l'onirisme. Les faits psychologiques sont traités comme des faits objectifs. Des choses qui n'existent pas comme les animaux qui parlent, les êtres humains dans des situations impossibles, tout est considéré comme réel alors que ce non-sens révèle la folie.

  

   Le non-sens traduit également dans Alice au pays des merveilles le refus du monde de la part de Lewis Carroll. En effet Lewis Carroll était opposé à la société dans laquelle il vivait (société Victorienne: société rigide, normative) mais contrairement à Alice il subissait ce monde. Alice se rebelle et s'impose dans le pays des merveilles. Lewis Carroll utilise le non-sens pour surprendre le lecteur et fait faire à ses personnages des choses qu'ils ne feraient pas objectivement. Le lecteur ne s'y attend pas d'où l'effet de surprise. L'absurde et ses paradoxes produisent de nombreux effets comiques et donnent un caractère ludique.

 

Personnages du non-sens dans Alice au pays des merveilles:

 

   Le non-sens chez Lewis Carroll est aussi renforcé par le fait d'imaginer des personnages et des créatures bizarroïdes ou des actions faites par des personnages : le Lapin Blanc qui regarde tout le temps sa montre et qui est toujours en retard, ainsi que le Chapelier Fou et le Lièvre de Mars qui sont les deux personnages qui représentent le plus l'absurde dans Alice au pays des merveilles. Lewis Carroll utilise d'ailleurs des jeux de mots à travers le nom de ses personnages, puisque l'on dit en anglais « As mad as Hatter » ou encore « fou comme un Lièvre de Mars ». Celui-ci n'arrête pas de proposer à Alice une tasse de thé (après lui avoir proposé du vin alors qu'il n'y en a pas) mais la lui reprend des mains à chaque fois. Le non-sens submerge également Alice et l'embarque dans des aventures délirantes : par exemple elle se retrouve dans une mare de larmes qui sont les siennes (cette scène est particulièrement bien représentée chez Disney mais absente dans le film de Tim Burton).

  

   Des objets révèlent également le non-sens dans Alice au pays des merveilles: le toit en fourrure, la cheminée en forme d'oreille, la maison du Chapelier où tout le mobilier est taillé en forme de tête de lièvre. Les personnages du pays des merveilles contribuent à la mise en place du non-sens en créant une atmosphère absurde.

  

   Une des scènes qui illustre particulièrement bien cette notion de l'absurde est celle de la partie de thé; le titre du chapitre est d'ailleurs: « a mad tea party ».

  

   La Partie de Thé est une scène importante dans Alice au pays des merveilles: Alice arrive devant une grande table de jardin le Lièvre de Mars et le Chapelier lui répétait qu'il n'y avait aucune place: « No room! No room! » alors que pratiquement toute les chaises sont vide. Le Chapelier et le Lièvre de Mars ont des dialogues invraisemblables, passent d'une conversation à une autre sans qu'il y ai de véritable lien et nous pouvons voir un décalage entre les questions posées et les réponses.

 

Comment Disney a-t-il choisi de représenter cette partie de Thé ?

   La partie de Thé chez Walt Disney est fidèle au roman de Lewis Carroll : le Lièvre de Mars et le Chapelier chantent, parlent pour ne rien dire, font des blagues complètement absurdes. Lorsque le Lapin Blanc arrive il essaye de réparer sa montre en y ajoutant un peu de beurre, de confiture, du thé et un peu de sucre. Les objets dansent sur la table. Disney dégage aussi une certaine magie dans cette scène.

 

 

 

Comment Tim Burton choisit de représenter cette partie de Thé ?

  L'absurde est illustré dans:

  • Les déplacements des personnages : par exemple le Chapelier passe sur la table dressée pour le thé pour aller chercher Alice.
  •    Les dialogues : questions et réponses sont illogiques: « Savez-vous pourquoi un corbeau ressemble à un bureau ? » « Au jour frabieux, oui je m'intéresse à la lettre M. » « Nous devons passer au massacre et tout ce qui s'en suit. »

Il n'y a pas de lien entre les différentes répliques et la conversation est complètement illogique.

 D'autre part l'énonciation de certaines répliques est trop rapide «  à bas la maudite grosse tête » et empêche Alice de comprendre.

 

 

 

 

 

Le Merveilleux dans Alice au pays des merveilles:

 

   Le mot merveilleux vient du latin « mirabilia »: « choses étonnantes,admirables » et se définit par le caractère de ce qui appartient au surnaturel, au monde de la magie et de la féerie.

  

   Le monde du merveilleux est un monde imprécis, un nouveau lieu qui transporte le lecteur dans un autre univers magique et étrange, où le temps est en quelque sorte déréglé, le temps est éternel. Tout comme la partie de thé qui dure éternellement.

  

   Des lieux ou des personnages caractérisent l'univers du merveilleux : comme par exemple le château, la foret, des personnages appartenant à une société artificielle comme la reine, le roi, le prince, des fées ou encore des ennemis comme les ogres ou des loups.

  

   Il faut savoir que le merveilleux a en quelques sortes des lois qui ne sont pas celles du monde réel, par exemple : les animaux qui parlent ou encore les lecteurs ne s'étonneront pas de l'existence de dragons ou de sorcières.

  

   Le merveilleux est représenté chez Walt Disney par l'atmosphère et la magie : les fleurs qui chantent, les arbres, les nombreux animaux qui dansent et qui chantent.

 

 

 

   Le merveilleux est d'avantage représenté dans l'adaptation de Tim Burton. L'atmosphère est tout à fait celle du merveilleux : fleurs, arbres, champignons, verdures étranges, couleurs . Des animaux étranges sont ajoutés, et les costumes et les apparences des personnages accentués d'autant plus le coté merveilleux.

 

 

 


 

 

 

Continuons avec la double énonciation ...

  

Que-ce que la double énonciation ?

   La double énonciation sert a l'auteur d'une œuvre pour faire passer un message au public. Ce terme est généralement utilisé au théâtre mais nous pouvons réellement en parler dans ce roman car Lewis Carroll fait très clairement une critique de l'époque victorienne et principalement sur l'éducation des enfants pendant cette période.

 

Voyage onirique dans un monde insolite : une héroïne mise a rude épreuve…

 

   Parmi les nombreuses petites filles dont Carroll fit dans une lettre du 31 mars 1890, il confie à une amie que les petits garçons lui inspirent parfois « une terreur panique »… Malgré sa tendresse pour les fillettes, Carroll met son héroïne à rude épreuve et la plonge dans un univers ou il n’est pas aise d’être une petite fille. En entrant dans le terrier du Lapin blanc, Alice ne pénètre pas dans un univers ou les enfants seraient rois et d’ou les contraintes du monde « d’en haut » seraient absentes : bien au contraire, l’opposition des règles rigides des adultes et de la spontanéité enfantine y est reproduite sous d’autres formes. Bien que le « pays des merveilles » soit rempli principalement d’animaux (le Pigeon, le Chat du Chester et tant d’autres) et d’adultes très excentriques, au point de ne plus êtres pris au sérieux (le Chapelier, la Reine), et bien que les lois physiques et logiques du monde d’en haut de s’appliquent plus Alice avait déjà vu un chat sans sourire, mais jamais encore un sourire sans chat ! , les vexations imposés aux enfants demeurent. Désorientée, paniquée (au point que ses larmes forment une marre tout autour d’elle), la petite Alice se retrouve dans un monde qui n’est pas d’avantage fait pour elle que celui des adultes.

toute sa vie, ses plus proches amies, et qu’il aimait photographier dans divers déguisements souvent dénudés, Alice Liddell se distingue clairement comme la muse entre toutes. Carroll la fréquenta et la photographia jusqu'à son adolescence, avant que les parents d’Alice, jugeant cette intimité inconvenante, ne mettent un terme à leur relation. Alice est un hommage au monde de l’enfance, le seul intéressant et le seul fréquentable pour Carroll. Bègue, timide, peu doué pour les mondanités, Carroll ne s’épanouît qu’en présence des enfants, ou plutôt des petites filles -

 

 

   L’image de l’enfant a l’époque victorienne : entre punitions et injustice…

 

   Le personnage d’Alice reflète à cet égard le statut de l’enfant à l’époque victorienne. Oubliant l’image positive de l’enfance initiée par les Lumières, le XIXe siècle, en particulier anglais, considère en effet l’enfant comme un petit adulte dans le monde du travail, ou les enfants étaient exploités dans des conditions sordides, que dans la conception bourgeoise de l’éducation, ou la punition était un principe éducatif. La figure prédominante de l’enfance dans la littérature victorienne est celle de l’orphelin seul au monde et sans ressources, contraint d’imiter les pires comportements des adultes pour survivre dans leur monde, tel l’Oliver Twist, de Dickens. Petite fille choyée, de bonne famille, Alice n’est pas réduite à de telles extrémités mais fait néanmoins l’expérience répétée de la punition, pour avoir transgresse des règles dont elle ignorait le plus souvent l’existence. L’injustice suprême intervient lorsque Alice, lors du procès du vol des tartes, est condamnée a avoir la tête coupée alors qu’elle n’a rien fait et que les jures n’ont pas rendu leur verdict :

« La sentence d’abord, le verdict ensuite », ordonne la Reine.

   Le procès inique illustre le caractère arbitraire que peut revêtir une punition d’un point de vue d’enfant.

 

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   Alice se comporte pourtant en petite fille modèle lorsque, dans le terrier du Lapin, elle prend soin de bien ranger le pot de confiture, s’assure que le flacon intitulé « Bois-moi » ne contient pas de poison ou se blâme de pleurer. L’incompréhension d’Alice face aux fautes qu’elle commet sous terre traduit celle des enfants face a qui les punit de ne pas agir en adulte. Ce déni de l’enfance culmine dan la réponse du Pigeon, qui la prend pour un serpent et à qui elle affirme qu’elle est une petite fille :

   « Voilà une histoire vraisemblable ! s’exclama le Pigeon d’un ton profondément méprisant. »

Comme les parents, les animaux dans « le pays des merveilles » refusent de prendre les enfants au sérieux. L’intériorisation des attentes des adultes contraint l’enfant a s’aliéner pour singer leur comportement et Alice est aussi celle d’une quête d’identité vouée a l’échec. Lorsque la Chenille demande a Alice :

   « Vous, qui êtes-vous ? » Alice répond : « Je… ne sais pas très bien, madame… Je sais qui j’étais quand je me suis levée ce matin, mais je crois qu’on a du me changer plusieurs fois depuis ce moment-la. »

  

   Égarée, ne sachant ni d’où part son voyage, ni où il mène, Alice ne sait pas non plus qui elle est, ce qui symbolise son constant changement de taille. Elle soliloque souvent, se dédoublant pour se rassurer en se tenant à elle-même des propos d’adulte, et il lui arrive même de se demander si elle ne serait pas devenue, a son insu, l’une de ses amies. Le conte de Lewis Carroll n’a rien d’un roman d’apprentissage : Alice n’apprend pas de ses erreurs, commettant l’impair répété d’insulter des animaux en parlant de sa chatte Dinah - évocation déplaisante pour la Souris et les oiseaux de l’assistance. Son voyage ne marque pas un progrès vers l’âge de raison mais l’expérience stérile et pénible de l’état de minorité.

 

    On voit très clairement ces pensées de Lewis Carroll dans l’adaptation cinématographique de Tim Burton. Alice ne veut pas se marier avec un garçon de bonne famille comme sa sœur et elle ne veut pas non plus aller à des grands repas avec que des personnes d’une classe sociale haute. Sa mère l’a forcé à porter des collants et une robe mais Alice s’en plaint, ce n’est pas du tout « elle ». Elle renie tout cela et préfère suivre un petit lapin dans un trou, trou qui l’amènera au pays des merveilles. Dans ce pays, Alice retrouvera l’enfance libre, le vrai bonheur pour elle et quand elle en ressortira, elle confrontera tout ceux qui lui mettait beaucoup de pression pour avoir la « vie parfaite » de l’époque. Pour accentuer ceci, elle fera même une danse que le Chapelier lui avait montré : le « Futterwacken » qui est une sorte de danse pour exprimer le bonheur de la personne qui la fait.

Dans cette vidéo nous voyons la danse « Futterwacken »  exécutée par son créateur : le Chapelier Fou…

 

 

 

   Et dans celle-ci nous voyons Alice qui imite cette danse après avoir confronté ses proches qui la poussaient a être comme eux…

 

 

 


 

 

Pour finir nous analyserons sur quoi les réalisateurs mettent l'accent.

 

 

   Quand on lit l’œuvre de Lewis Carroll on s'aperçoit que ce livre est fait pour différents destinataires : les enfants et les adultes. En effet, d'un coté on voit un monde qui ne peut pas exister, un monde fait pour des petits qui rêvent des choses fantastiques et des personnages extraordinaires ; et de l'autre coté des dialogues qui nous font voir la Logique. Mais nous pouvons aussi parler de l'aspiration de Carroll à tourner toutes les règles du monde réel, d'une critique en quelques sortes de la réalité.

 

   Dans les images que l' on montre dans la comparaison de la trame narrative au premier axe, on observe qu'il existe quand même des différences, par exemple au niveau des couleurs: chez Disney on voit que les couleurs sont très vivantes et cela donne de la joie à l'image tandis que chez Burton l'image est très sombre dû a l'absence de couleurs et on pourrait même dire que cela peut nous faire frissonner comme avec les arbres sans feuilles du fond de l'image et au brouillard.

  

   Nous pouvons donc remarquer que Disney a pris le coté enfantin d'Alice au pays des Merveilles pour créer un film qui cache le coté adulte de l'histoire car le destinataire est le public enfantin, alors Tim Burton a decide d'appuyer le cote satirique de  Lewis, c'est a dire changer la réalité soit pour critiquer la société actuelle, soit tout simplement pour répondre au désir de voyager dans un monde opposé.

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Vous pouvez essayer de faire le même article sur Alice De L'autre Coté Du Miroir?
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J
Cet article est superbe et analyse très bien l'univers d'Alice. Il est aussi intéressant du fait que cet article nous apprend comment la société Victorienne était aussi dur pour les enfants.
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